Le chamois en hiver dans le briançonnais

La dure saison des chamois

Observation des chamois à raquette Serre Chevalier, Briançon

sortie raquette chamois
Chamois dans la neige, Parc National des Écrins ( dans la vallée de Serre Chevalier)

Aujourd’hui, il neige mais quoi de plus propice pour aller observer les chamois. En effet, après ou pendant une chute de neige, les chamois sont plus facilement observable. L’hiver, ses déplacements sont plus lents et plus limités. Il se rend sur des lieux où la neige fond plus rapidement (pentes abruptes, zones rocheuses, crêtes ventées, ...),  puis descend vers la vallée, rejoindre les arbres et grignoter des rameaux et des lichens. Son pied est bien adapté à la neige. Il possède une membrane élastique appelée le filet, entre les deux sabots, qui s’ouvre et se desserre et joue ainsi le rôle de raquette à neige.

 

Durant la saison hivernale, la nourriture est rare. Chaque déplacement ou situation de stress est pour lui potentiellement préjudiciable pour sa survie. Attaque de prédateurs, rapaces en survol, aboiement de chien, approche de randonneurs… Nous veillons donc à ne pas nous approchez trop près. C’est grâce à une longue vue performante (KITE SP 82, zoom 20-60x) que nous observons les chamois à travers des images nettes et lumineuses. Aujourd’hui, une harde de femelles se contente de plants qui émergent de la neige ou qu’elles découvrent avec leurs pattes. Cette herbe, peu nutritive, agrémentée parfois de mousses et d’aiguilles de mélèzes et de genévriers, leurs permet de tenir tant bien que mal jusqu’au printemps. A la mauvaise saison, le chamois mange peu et vit sur ses réserves de graisse qu’il métabolise en énergie. Un hiver long et rigoureux sera particulièrement létal pour la faune en montagne.

 

raquette à neige serre chevalier observation des chamois
Chamois à Briançon lors d'une randonnée raquette à neige

Cet ongulé de montagne de la grande famille des bovidés, est appelé aussi « chèvre des falaises » (rupicapra en latin). Après sa mue à l’automne, sa robe beige est remplacée par une fourrure épaisse, brun foncé, presque noire qui absorbe les rayons du soleil et le protège ainsi du froid. Celle du mâle parait encore plus épaisse car il porte une crinière le long de son échine dorsale.

 

Au sein de la harde de femelles que nous observons aujourd’hui, certaines chèvres sont suitées et gestantes. Après la saison des amours en novembre, certaines femelles ont été fécondées et donneront naissance à un nouveau chevreau au printemps (165 jours de gestation). Aujourd’hui c’est le chevreau de l’année qui suit sa maman pas à pas à la recherche de nourriture. Il deviendra éterlou (pour les jeunes mâles) ou éterle (pour les jeunes femelles) en mai-juin et sera rejeté par sa mère à la prochaine mise-bas.

 

balade raquette serre chevalier
Chamois mâle "bouc"

Peu de doutes sur l’identité de la harde aujourd’hui grâce à la présence des chevreaux mais il est parfois délicat pour l’amateur de différencier mâle et femelle du fait d’un dimorphisme sexuel peu marqué. Premier indice, la morphologie globale de l’individu. Le bouc peut peser exceptionnellement une soixantaine de kilos. Il est plus lourd et plus épais que la femelle. La femelle, est plus mince (25-35 kg) et plus gracieuse. De plus, elle arbore des cornes plus fines et moins recourbées que celles du bouc. Chez le bouc, le pinceau pénien (les poils autour du pénis) est aussi bien visible pendant le rut particulièrement.

 

L'hiver est très dur pour les chamois. Beaucoup de jeunes ne connaîtront pas le printemps : le manque de nourriture, les avalanches, les prédateurs et les maladies peuvent décimer des populations importantes.
Mais l'homme est son plus grand prédateur, car le chamois est un gibier très prisé.

 

Actuellement, le massif des Ecrins abrite environ 15 000 chamois.

 

Chaque lundi et mercredi d’hiver, les accompagnateurs du Bureau, vous font partager un moment d’observation de ces ongulés emblématiques, dans la zone du Parc National des Ecrins. A l’occasion de ces sorties agréées « Esprit Parc National », nous vous invitons à faire une « trace douce » : nous veillerons à être très discrets et respectueux de la faune particulièrement sensible au dérangement à cette saison.

 


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